Cette ampoule grillée depuis des mois dans la salle de bain. La boîte mail qui affiche 9581 messages non-lus. Les réveils difficiles après avoir passé la moitié de la nuit sur Netflix sans s’en rendre compte.
La procrastination est-elle coupable du fait que vous repoussez souvent les tâches qui vous ennuient ?
En tout cas, elle joue un rôle dans notre vie, c’est certain.
Voyons comment les scientifiques ont disséqué ce fardeau qui empêche sournoisement de faire ce qui dont on a pas envie.
Une définition de la procrastination
C’est la difficulté à se persuader de faire les choses que l’on devrait faire.
Vous voyez de quoi je parle.
Au lieu d’effectuer les tâches vraiment importantes, prioritaires et significatives, vous faites des choses insignifiantes.
En latin, « pro crastinus » signifie « ce qui appartient à demain ».
Pour résumer, la procrastination signifie que l’on reporte une action de manière volontaire, ou par mauvaise habitude.

Selon la science, procrastiner est dû à une réaction chimique de notre cerveau
Pour simplifier les choses : La procrastination se résume à une bataille entre le système limbique et le cortex préfrontal. Pas de panique, je développe un peu.
Le système limbique est un ensemble de structures cérébrales contenant le centre du plaisir, tandis que le cortex préfrontal contrôle la planification et la prise de décision.
Le cortex préfrontal est moins développé et donc plus faible, de sorte que le système limbique l’emporte souvent, ce qui conduit à la procrastination.
🧠 En savoir plus sur le système limbique et le cortex préfrontal : Neuromedia.

Une équipe de scientifiques allemands a constaté sur des sujets humains une différence de taille et d’activité de certaines zones du cerveau entre deux groupes de personnes : un groupe qui procrastinait beaucoup, l’autre non.
Voici leur découverte :
« Grâce à leurs observations, les chercheurs ont constaté que l’amygdale était plus grosse chez les personnes ayant tendance à la procrastination.
Lu sur « Procrastination : c’est pas moi, c’est mon cerveau« dans Libération.
De plus, chez ces mêmes personnes, la connexion entre l’amygdale et le cortex cingulaire antérieur était plus faible, c’est-à-dire que l’activité entre les deux zones était moins importante. »
Il existe plusieurs types de procrastinateurs
On peut différencier celui qui subit la pression, celui qui évite le jugement, ou encore le « perfectionniste ».
- Le procrastinateur qui subit la pression va éviter une tâche quand il sent que la deadline approche. Pour ne pas avoir à travailler dans le rush, il va tout simplement…ne rien faire du tout jusqu’à l’ultime moment ;
- Celui qui esquive a plutôt peur du regard des autres. Il sait qu’il va être jugé à l’issue d’une mission, un projet, une tâche, et ne finit pas ce qu’il a commencé. Peu importe que son travail soit réussi ou non ;
- Enfin, le perfectionniste ne va pas achever ce qu’il a commencé par peur de mal faire. En gros, son raisonnement consiste à se dire « ce que je suis en train de faire ne sera pas 100% parfait à mes yeux, alors pourquoi continuer ? ».
Et vous, quel procrastinateur êtes-vous ?
La procrastination n’est pas de la paresse !

Les procrastinateurs remettent souvent les choses à plus tard ou bien ils les font au dernier moment, dans la précipitation. Ils ne sont pas pour autant tous paresseux.
Les personnes vraiment paresseuses ne font rien, mais ne culpabilisent pas pour autant.
Cela leur convient totalement ! Quand vous procrastinez, certes vous n’avancez pas, mais au fond vous avez l’envie d’avancer, vous savez qu’il faut le faire. Mais vous n’arrivez pas à vous y mettre.
Le risque est de tomber dans une sorte de cercle vicieux, engendrant de la culpabilité, du stress, un peu de panique par dessus avec la deadline qui approche ou le temps qui passe.
Pourquoi cherchons-nous à combattre la procrastination ?
Car c’est un des obstacles qui empêche de progresser ou de faire quelque chose de « difficile ».
Et si vous sentez que vous êtes dans ce cas, rassurez-vous : beaucoup de personnes sont concernées.
Selon Joseph Ferrari, professeur de psychologie à l’université DePaul de Chicago et auteur de « Still Procrastinating » : The No Regret Guide to Getting It Done« , environ 20% des adultes américains sont des procrastinateurs chroniques.
Dans la plupart des cas, la procrastination n’est pas un problème si grave que cela. C’est seulement une tendance que nous avons tous à repousser les choses car elles nous ennuient.
Des études récentes ont montré que les gens regrettent plus les choses qu’ils n’ont pas faites que celles qu’ils ont faites. En outre, les sentiments de regret et de culpabilité résultant d’occasions manquées ont tendance à rester bien plus longtemps ancrés dans l’esprit des gens.
Ces sentiments pourraient engendrer de vrais problèmes, comme de l’anxiété à répétition.
Ne pas regretter serait une des causes profondes qui nous poussent à vouloir devenir plus productifs et entreprenants.
Pourquoi la procrastination est-elle particulièrement présente chez les étudiants ?
Une analyse du Psychological Bulletin, a révélé que 80 à 95% des étudiants de l’enseignement supérieur procrastinent régulièrement, surtout quand il s’agit de terminer un devoir chez eux.
Selon leurs conclusions, des distorsions cognitives majeures conduisent les étudiants à procrastiner durant leurs études. Ils ont tendance à :
- Attendre d’être dans un « meilleur état d’esprit » pour commencer un travail ;
- Sous-estimer le temps nécessaire pour finir un devoir ;
- Penser qu’ils seront probablement mieux motivés plus tard pour travailler, donc ils attendent ;
- Attendre le dernier moment en pensant qu’ils ont encore assez de temps devant eux.
L’essentiel à retenir sur la procrastination
En résumé, votre tendance à procrastiner trouve en effet ses racines dans votre cerveau.
Un conflit entre les régions de la volonté et du plaisir donne lieu à la procrastination.
Mais est-il possible de choisir son camp ?
Si le cerveau est un muscle, la volonté doit être entraînée. C’est pourquoi vous pouvez vous habituer progressivement à :
- Laisser de côté les distractions trop facilement accessibles et chronophages (réseaux sociaux, Netflix, etc.) ;
- Améliorer votre compréhension des facteurs de procrastination qui vous empêchent de faire les choses importantes pour mieux les combattre ;
- Faire un point sur ce que vous voulez vraiment pour booster votre motivation régulièrement.
En tout cas, vous n’êtes pas seul à vous battre contre la flemme et la démotivation !
Merci de m’avoir lu. Vous avez d’autres astuces ? Partagez-les dans les commentaires.